Dossier 317 – Sign

Dossier 317 – Sign

Description du projet

« Et quelques fois, les escaliers sont plus que la liaison entre deux étages. » Giovani Battista Piranesi
L’escalier est un élément architectural à part entière, souvent cependant, il est vu uniquement comme un moyen ; accéder, monter, descendre. Alors qu’il est en réalité lié à des questions spatiales essentielles : articulation, circulation, composition (bi-dimensionnelle ou
tridimensionnelle) et mouvement. L’escalier et la notion de mouvement sont indissociables, l’élévation à un niveau supérieur ou inversement, la descente à un étage inférieur est nécessairement liée au mouvement. Siegfried Giedion le définira comme tel : « Escalier, symbole du mouvement ».
La pratique de l’escalier est unique, ni horizontal, ni vertical cependant les deux à la fois elle confère à cette objet architectonique une place spécifique dans le quotidien de l’homme, une dimension symbolique.

Le béton est un matériau singulier aux maintes propriétés, aussi bien sensible que mécaniques. Il peut exprimer sa masse et sa puissance comme dans les sculptures d’Eduardo Chilida, où bien se plastifier pour suivre des formes complexes, dévoilant une toute autre sensualité à travers une finesse et une délicatesse toute nouvelle, comme l’iconique façade du Musée des civilisation à Marseille.
La rencontre des ces deux introspections est assurément la genèse de ma proposition. J’ai pensé ici l’escalier comme un gardien du mouvement, proche de l’homme. Comme le dit Appiah : « L’escalier, si bien complice du corps, devint un guide sûr » J’ai imaginé ici un objet architectural distinct de l’espace dans lequel il se déploie, cette indépendance se veut aussi spatiale que physique, permettant de ne plus laisser à l’escalier une position « accessoire » mais de le faire réellement participer à l’articulation spatiale. Le matériau béton veut ici « mouler » le mouvement, l’accompagner et le compléter, tout en exprimant de manière forte ses potentialités mécaniques.
J’ai ainsi conçu de minces lames de béton adoptants une identité ronde et lise alternant courbures et lignes droites, en se posant sur un unique point d’appui. Les reliefs espérant s’intégrer au phénomène humain et naturel du mouvement.

L’unique point de contact avec le sol permet de conférer une harmonie à l’ensemble des lames juxtaposées, mais également de créer une tension entre les différents éléments architectonique que sont les plans (dalles et murs) et l’escalier. Cette mise en tension est complétée par
l’asymétrie de l’objet.
La stabilité des lames et donc assuré par de minces tirants métalliques situées à chaque extrémités de la lame. Cette volonté de dissimuler l’équilibre de l’ensemble permet de conférer à l’escalier une dimension contemplatif presque mystique.
La douceur des courbes, la continuité des surfaces lisses, la subtilité des passages entre les lames se veut guide de l’accession à un nouvelle espace, tout en conférant à l’utilisateur une nouvelle position lorsqu’il emprunte l’escalier, ouvrant de nouvelle interaction avec l’univers que
l’on transperce, comme une nouvelle promenade. Les lames se déploient, tel un oiseau prêt pour la traversé, invitant l’homme à l’emprunter.

La stabilité est donc basée sur un modèle de structure en béton et de tirant métallique qui permettent de compenser le poids de l’utilisateur selon le schéma suivant :

Afin de conférer finesse et élancement aux lames, on utilisera un béton fibré à ultra haute performance et des tirants en acier de faible diamètre (? = 1cm). Les lames seront préfabriquées en atelier afin de garantir la meilleur finition extérieur et de s’affranchir des aléas du chantier.
La mise en oeuvre des tirants et des lames préfabriqués se fait sur un sol fini grâce à un système ancrage-douille fixé sur la dalle de béton.

La préfabrication et le système de tirant permettent de faciliter la mise en oeuvre et de gagner du temps sur le chantier. En cas de dalle existante on peut ajouter un béton de finition où laisser un assemblage apparent.
Le béton vibré à haute performance présentera un rendu lise et blanc rappelant les sculptures fluides de Jean Arp, afin d’accentuer cette volonté d’accompagnement du mouvement, de la nature et finalement de l’homme.

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