Dossier 258 – Reliefs spontanés

Dossier 258 – Reliefs spontanés

SYNTHESE DU PROJET
L’univers bâti dans lequel nous évoluons se densifie continuellement, et la concentration humaine en milieu
urbain se fait de plus en plus importante. Fort de ce constat, les valeurs ici placées au coeur de la réflexion
pour répondre à ce concours se définissent par la prise en compte du vivant et la place de la biodiversité
dans cette urbanisation croissante.
Le projet dépeint un imaginaire oscillant entre utopie et existence possible où le béton devient le support
d’un écosystème local, l’histoire d’une fusion poétique de ces composants végétal et le bâti.
Ce projet s’est développé à partir d’un intérêt particulier pour des espaces urbains peu pratiqués, parfois
oubliés, souvent négligés : les escaliers de secours extérieurs. Ces objets sont greffés sur les bâtiments dans
l’unique but de faciliter des évacuations en cas de sinistre ou d’incendie.
L’objectif de ce choix vise à proposer une autre utilité à ces objets architecturaux, un moyen de surpasser
leur fonction première et d’exploiter leur potentiel spatial et constructif pour en faire de véritables acteurs
urbains, support de vie et de mouvement, et établir une nouvelle relation avec leur environnement.
La silhouette de l’escalier imaginé suggère une colonne vertébrale constituant un axe fonctionnel et
structurant, avec en son coeur un noyau de terre, moelle épinière d’une biodiversité en développement.
Le béton brut, au-delà de sa fonction structurelle, devient l’armature et l’enveloppe de tout un nouvel
écosystème. Il révèle sa richesse plastique par le caractère spontané et aléatoire de ses reliefs, ses diverses
porosités, les associations de matières et son contexte. L’objet offre une multitude de surfaces colonisables
pour une libre appropriation de la faune et la flore grâce à ses fractures, ses interstices et accidents, non sans
rappeler le tissage géologique des falaises.
Tous les composants de l’escalier sont préfabriqués, permettant une économie de temps et de coût.
L’installation est donc facilitée et optimisée. L’ouvrage est de meilleure qualité et ses détails et finitions sont
exécutés avec une très grande finesse et une meilleure précision.
Les marches sont dessinées, construites et installées indépendamment les unes des autres, mais forment un
tout indissociable une fois assemblées. La terre au coeur de ces marches est le noyau de l’escalier, structurant
un système unique : tout est connecté et se situe au coeur de l’élément béton.
Ces modules carrés sont travaillés de différentes façons : les surfaces d’attache et de circulation sont planes
et rugueuses pour une meilleure accroche tandis que les façades extérieures épousent des formes plus
organiques, composées d’intumescences et d’anfractuosités. Des membranes poreuses entre la terre et les
façades enrichies en substrats dégagent l’espace suffisant pour que faune et flore s’épanouissent librement.
L’escalier, outre sa fonction pratique et utile, devient ainsi un lieu de promenade, de flânerie : une nouvelle
expérience spatiale et sensorielle. La biodiversité qu’il supporte s’y développe spontanément et offre à son
environnement un paysage transformé, conférant à cet objet une nouvelle identité.

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