Dossier 420- Pallier le mouvement perpetuel

Dossier 420- Pallier le mouvement perpetuel

Texte explicatif du parti pris

De nos jours, l’ascenseur est omniprésent, soit par simplicité soit pour aller plus vite car tout est souvent question d’optimisation. Mais au fil du temps, certains architectes ont questionné la « promenade architecturale » comme Le Corbusier ou Frank Lloyd Wright. Un autre architecte, Tadao Ando, dit que le palier d’un escalier doit devenir une « pause », ou une « bibliothèque », pour que les personnes fatiguées puissent s’y arrêter. C’est dans cette démarche que l’escalier prend forme. Pour moi l’escalier est un lieu de rencontre, nous y rencontrons toujours des personnes que nous connaissons sans pouvoir nous arrêter. L’escalier n’est pas le moyen le plus rapide de passer d’un niveau à un autre, il faut donc qu’il éveille la curiosité, l’envie de promenade. Aujourd’hui, la plupart des escaliers sont soit un simple moyen de passer d’un niveau à un autre, soit un geste architectural qui se transforme en sculpture. La deuxième catégorie est certes plaisante pour les yeux mais perd en intérêt lorsqu’on l’utilise régulièrement. C’est dans cette démarche que le palier devient le cœur de l’escalier. Ce palier se transforme en jardin, un espace qui peut devenir une salle de lecture, un espace de restauration, de discussion… Les marches deviennent un chemin de stimulation visuelle et olfactive qui éveille la curiosité, l’envie de faire cette « promenade architecturale ». C’est en devenant l’extrême opposé de l’ascenseur toujours en mouvement, que l’escalier prend forme, se pose et s’impose.

Description de l’escalier

L’escalier est entièrement en béton brut. Deux teintes sont utilisées ici : un béton gris ciré, et un béton teinte terre cuite. Ce béton teinté permet de changer l’imaginaire populaire du béton. Les marches sont en béton gris, sauf le premier et le dernier nez de marche pour des questions d’accessibilité. Le garde-corps en béton couleur terre cuite est à hauteur d’Homme avec des plantes intégrées. Ce garde-corps permet de ne distinguer que des silhouettes, de manière à renforcer l’envie de découvrir l’escalier. Ce garde-corps a, en partie supérieure, un bac de plantes et en sous face un système d’arrosage intégré qui utilise les eaux pluviales. Lorsque l’arrosage est déclenché cela renforce la stimulation des sens et l’effet de jardin au cœur d’un bâtiment. Cet escalier s’intègre dans une démarche plus saine et durable, comme le développement des fermes urbaines. L’escalier participe donc au confort thermique et hygrométrique du bâtiment. Structurellement, la forme des marches de l’escalier lui permet de devenir une console qui s’appuie sur les différents paliers. L’escalier s’enroule donc autour de son palier comme un écrin qui protège cet espace hors du flux continue de mouvement.

 

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